Emmanuel Elisée Pontremoli est né le 13 janvier 1865 à Nice, d’une famille juive originaire du Piémont, et mort 25 juillet 1956 à Paris.
Il est admis en 1883 à l’Ecole des beaux-arts et s’inscrit dans l’atelier André. En 1887, il fait son service militaire pendant dix mois, dans l’artillerie, entre Nice et Toulon. Au cours de ses études, il aide Marcel Lambert à établir son projet de restauration de l’acropole d’Athènes. Il collabore avec Victor Laloux pour le projet de basilique Saint-Martin à Tours et apporte son concours à Albert Tournaire pour son Grand Prix de 1888.
Il est lui-même premier Grand Prix d’architecture sur un programme de monument à Jeanne d’Arc, en 1890.
Pensionnaire de l’Académie de France à Rome entre 1891 et 1895, il voyage dès sa première année en Tunisie, en passant par la Sicile où il apprécie l’architecture grecque antique. En Italie du nord, à Florence, Venise, Vérone et Padoue, il choisit dans l’architecture de la Renaissance les futurs sujets d’études de ses envois réglementaires.
Son maître, Victor Laloux, l’engage à faire la synthèse du résultat des fouilles allemandes de Pergame. Il se rend à Berlin pour visiter la galerie des Antiques où sont rassemblés les fragments en provenance de ce site, puis entreprend la restauration de l’acropole de Pergame qui fait l’objet de son envoi de Rome de 4e année.
Il participe ensuite aux côtés de Bernard Haussoullier aux fouilles du temple d’Apollon à Didymes. Les résultats de ses travaux sont publiés dans deux ouvrages: 'Pergame. Restauration et description des monuments de l’acropole', 1900, et 'Didymes', 1904.
De retour à Paris, Pontremoli est nommé inspecteur des travaux au musée du Louvre, sous la direction de Gaston Redon. Ils installent dans la salle des Etats les Rubens relatant la vie de Marie de Médicis.
Il construit pour l’archéologue Théodore Reinach la villa Kerylos à Beaulieu-sur-Mer, sorte de reconstitution exacte d’une demeure hellénistique: le mobilier, les tentures, les bronzes et mosaïques, même l’argenterie, sont dessinées par l’architecte.
Il construit pour le baron E. de Rotschild la synagogue de Boulogne (Hauts-de-Seine, 1909-1911) et l’Institut de paléontologie humaine, bd Saint-Marcel, Paris 13e (1910-1914).
Pendant la même période il élève le consulat général de France à Smyrne, l’Institut de paléontologie humaine à Monaco, et plusieurs hôtels particuliers, dont celui du collectionneur Gulbenkian, avenue d’Iéna à Paris.
Après la guerre de 1914-1918, il reprend l’atelier de Louis Bernier aux Beaux-Arts et se consacre essentiellement à l'enseignement et à ses fonctions d’inspecteur général des bâtiments civils et palais nationaux.
Il est élu membre de l’Institut en 1922.
Pourchassé sous l’Occupation, il trouve refuge dans le midi de la France et se consacre à une activité de dessin dont il a laissé un émouvant témoignage.
Dans ses mémoires, publiées après sa mort sous le titre 'Propos d’un solitaire', il décrit l’enseignement de l’architecture tel qu’il l’a reçu et transmis à l’Ecole des beaux-arts.